A sa grande surprise, ce n'est pas un cheval qui surgit au galop, mais un cerf. Un cerf majestueux, énorme ! Bomaros n'avait jamais vu un tel animal, gigantesque, avec des bois immenses, des pattes aux muscles puissants, saillant sous l'effort. Le noble cervidé stoppa face au lac, regarda d'un côté, puis de l'autre et décida finalement de se diriger le long de la rive en direction du Séquane, étonné de ce choix car il était persuadé que la bête l'avait vu ! Elle ne s'était pas remise au galop mais trottinait vers lui, ne le quittant pas de ses grands yeux humides !
Alors surgirent à leur tour, les poursuivants, deux cavaliers cette fois. Et ils étaient bien des chasseurs courant ce fabuleux gibier. Arrivés sur la grève, ils bifurquèrent et reprirent leur course derrière le cerf géant.
- Par Bélénos, ce ne sont pas des Ambarres, mais des Germains.
Et on peut lui faire confiance pour reconnaitre des guerrier germains, ayant eu à les combattre maintes fois et en gardant de très mauvais souvenirs dans sa chair. Ces deux-là devaient être des mercenaires à la solde des Romains, chargés du ravitaillement des légionnaires en marche forcée vers Gergovie. A ce moment, après un dernier regard au Séquane, le grand cerf changea de direction et s'élança dans les eaux du lac, faisant jaillir de grandes gerbes d'eau ruisselantes sous ses sabots.
Extrait de Sonnocingos (La Marche du Soleil) saison II : de Imbolc à Beltaine, mois IV : Anagantios, chapitre 4 : le bouclier Arverne.
- N'importe quoi ! Bomaros, je suis au regret de te dire que le soleil qui a tapé trop fort sur ta caboche de Gaulois de la Séquanie, a dû déranger pas mal de choses dans ta cervelle, cela dit sans vouloir te vexer !
- Mais tu ne me vexes pas du tout, Soluijen, et je comprends que la trouille de ta vie, ainsi que tu l'as dit toi-même, te fait dire des méchancetés à tes amis. Mais crois-moi, ces éléphants ne sont pas plus dangereux que les ruminants du vénérable et honorable Cornely. Je propose que nous passions la nuit ici, et demain nous retournerons les voir de plus près. Et peut-être que je pourrai, avec un peu de chance, en voler un et le ramener en Séquanie ! Tu me vois rentrer dans mon village sur le dos d'un de ces bestiaux ? Je vois déjà la tête des gens et celle de Racmajen Boortch ! Et tu sais quoi, Soluijen ? Je l'offrirai au vénérable et honorable Cornely, notre druide, le gardien des troupeaux et je lui dirai : "Tiens vénérable Cornely, voici un nouveau pensionnaire pour ton troupeau"
- Mais ça ne va pas, tu es complètement malade, voler un éléphant ! Tu crois peut-être que les Carthaginois vont te laisser faire ?
Pour le savoir, c'est dans Sonnocingos, saison II, De Imbolc à Beltaine, mois IV, Anagantios, chapitre III, A la poursuite d'Hannibal !